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El Grande N'Importe Nawak

Le Blog de Charly H.

« ABRAHAM LINCOLN, CHASSEUR DE VAMPIRES » (2012) de Timur Bekmambetov

Pour ceux et celles qui pourraient m’avoir cru mort ou perdu dans les limbes du temps et bien non je ne suis pas mort, même pas à moitié, mais peut-être oui me suis-je un peu perdu dans les méandres du temps ces deux dernières années pour laisser ce blog à la con en roue libre et préférer occuper mon précieux temps dans d’autres horaires professionnels et ne plus le perdre à temps personne et m’offrir une nouvelle et meilleure vie IRL –vie extérieure au web dans laquelle je trouve, parfois, le temps d’aller encore au cinéma et de me taper une petite séance sur laquelle j’aimerai revenir :

 

http://cinemateaser.com/wordpress/wp-content/uploads/2012/01/ABRAHAM-LINCOLN-VAMPIRE-HUNTER-NOUVEAU-POSTER-XL.jpg

 

« ABRAHAM LINCOLN, VAMPIRE HUNTER » (2012) de Timur Bekmambetov


Déjà responsable (ou coupable, selon vos goûts et avis cinématographiques personnels) du film d’animation « NUMERO 9 » de Shane Acker, en tant que coproducteurs, il y a trois ans, le duo formé par le prétendu plus gothique réalisateur d’Hollywood, Tim Burton, et le plus américain des réalisateurs russes, Timur Bekmambetov, remet aujourd’hui le couvert en s’associant à nouveau pour le « quatrième » gros film du Kazakh : « ABRAHAM LINCOLN, CHASSEUR DE VAMPIRES » (dont je vous propose une des versions US de l’affiche qui ont bien pl !

Cédant ou surfant sur la vague actuelle de réécriture fictionnelle de l’Histoire (après des robots géants qui squattent, depuis les premiers vols spatiaux, la face cachée de la lune –sur laquelle s’étaient déjà retranchés des nazis à la fin de la Guerre pour mieux revenir aujourd’hui- et des mutants qui parviennent à endiguer la crise cubaine des missiles des sixties), Tim Burton, en tant que producteur, et Timur Bekmambetov, aux postes de coproducteur et réalisateur, réécrivent à leur tour l’Histoire américaine en se décidant à révéler au monde la sombre face cachée du seizième Président des Etats-Unis d’Amérique !
Epaulé par un scénariste punchy, Simon Kinberg (à qui Hollywood doit déjà, entre autres, les scénarii de sequels comme « XXX2, THE NEXT LEVEL » et « X-MEN, L’AFFRONTEMENT FINAL », le troisième épisode de Brett Ratner de triste mémoire, mais aussi et heureusement de « JUMPER », sympathique d’ado’ qui se découvre des pouvoirs de téléportation, ou la récente réécriture dynamitée du « SHERLOCK HOLMES » de Guy Ritchie), Timur Bekmambetov adapte, donc, pour 69 millions de dollars le roman éponyme à succès de Seth Grahame-Smith paru en mars 2010 outre-Atlantique.

Amateur amoureux de « LA NUIT DES MORTS-VIVANTS » de George A. Romero (film de zombies qui a révolutionné le cinéma dit de genre et fantastique mais aussi les sous-textes politiques des films en 1968 sur lequel je ne reviendrai pas) et diplômé de cinéma du Emerson College, Seth Grahame-Smith, qui a débuté en littérature par un premier roman de fiction historique  de la forme d'art érotique (« The Big Book of Porn: A Penetrating Look at the World of Dirty Movies »), approche un peu plus le monde du septième art en éditant un humoristique guide du « How to Survive a Horror Movie: All the Skills to Dodge the Kills », en 2007, qui propose à ses lecteurs de survivre à une majorité de situations et clichés stéréotypes des films d’horreur –dont ceux de Wes Craven, alors maître du genre sur le retour qui l’adoube un peu plus en signant l’introduction- avant de connaître son premier succès commercial avec ce smash-up littéraire –sur une idée de son éditeur, paraîtrait-il- qu’est « Orgueil et Préjugés et Zombies  » en 2009.
Ajoutant morts-vivants mais aussi ninjas à 85% du célèbre texte original de Jane Austen (qui est crédité comme co-auteur de son roman horrifique), Grahame-Smith entre au Top 3 des ventes new-yorkaises, à la grande surprise des critiques. Et alors qu’il est en pleine promotion de ce best-seller, en cette année 2009 de bicentenaire de la naissance  du Président Lincoln, selon les propres dires du romancier, « les vitrines des librairies se scindaient en deux : une moitié était consacrée à la vie d'Abraham Lincoln et l'autre au thème des vampires, avec notamment les succès des romans dédiés à Sookie Stackhouse » (sur lesquels la série télévisée « True Blood », que vous devez connaître, est basée) et à la saga de vampirisme ado concon « TOILETTE » : lui donnant l’idée, encore une fois, de mélanger, broyer et mixer les genres –historique et vampirique !
Réécrivant la biographie (fictive et fantastique) de l’héroïque Président, qui a lutté contre l’esclavagisme, en prétendant que celui-ci aurait rédigé un journal intime secret dans lequel il révélait avoir découvert l’existence des vampires et  comment il s’est engagé dans une guerre occulte contre eux, Seth Grahame-Smith garde pour objectif d’en écrire l’adaptation cinématographique ensuite quand le célèbre réalisateur de Burbank, Tim Burton, et son associé et producteur Jim Lemley l’auraient contacté pour en acheter les droits du roman et le financer eux-mêmes : Burton excité d’en voir le film que cette idée foutraque donnerait même s’il décide de ne pas le réaliser –au moins ça nous évitera de voir cabotiner un Johnny Depp au collier de barbe et en haut de forme.

Sorti en mars 2010, « Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires » est un nouveau succès pour son auteur, qui le classe très rapidement quatrième au même top new-yorkais, et appuyé par un court-métrage promotionnel en noir et blanc de deux minutes qui oppose, au cœur de la Maison Blanche, le Président à la célèbre barbe contre un vampire, le projet d’adaptation de Tim Burton et Timur Bekmambetov (qui vient de s’y accoler comme réalisateur) est rapidement épaulé, dès octobre 2010, par la major de la 20th Century Fox  qui a remporté le premier combat contre d’autres studios.

Alors que les noms d’Eric Bana (le « HULK » décrié d’Ang Lee devenu un athlétique Romulien dans le reboot de « STARK TREK »), Timothy Olyphant (devenu célèbre en incarnant le Sheriff Seth Bullock de la série HBO « Deadwood »), Josh Lucas (le bôgoss de la série « Las Vegas » perdu dans la trilogie cinématografric « TRANSFORMERS » de Michael Bay) et Tom Hardy (qui déclinera l’offre puisqu’engagé sur le final « DARK KNIGHT RISES » de Christopher Nolan pour y être l’ultime bad guy Bane), entre autres, sont énoncés pour le rôle-titre et de Joaquin Phoenix pour celui de son mentor, Henry Sturges, le producteur Jim Lemley avoue que l’inconnu Benjamin Walker les a époustouflé en devant prononcer, pour son casting, le célèbre discours que le Président a donné sur le champ de bataille de Gettysburg en 1863 en hommage aux soldats morts pour « la renaissance de la liberté - un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple »: « Je n'en croyais pas mes yeux. Je voyais le véritable Abraham Lincoln (…) ».

Agé de vingt-neuf ans mais mesurant surtout 1,91m (le rapprochant du longiligne Président de 1,93m après un régime strict à venir) et alors qu’il n’a pour le moment à son actif –ou presque- qu’un rôle dans ces « MEMOIRES DE NOS PERES » de Clint Eastwood, le jeune acteur emporte pourtant le rôle : annonçant un casting d’amateurs et de débutants, dont, à l’exception du mannequin de trente ans Erin Wasson (aperçue dans le « SOMEWHERE » de Sofia Coppola) qui incarnera la vile sœur vampire du bad guy, Benjamin Walker sera surement le plus novice. Un programme prometteur…
Après des heures d’entrainement intense au maniement d’armes dont la hache, qui sera l’arme de prédilection de ce prétendu ancien bucheron, et d’un régime drastique qui lui aura fait perdre quinze kilos pour ressembler plus au Président, Benjamin Walker peut se présenter sur le plateau de tournage dans le vieux quartier français du Carré à La Nouvelle-Orléans (et confirmer la ville de Louisiane comme capitale des vampires et remercier leur Reine Anne Rice ?) à la mi-mars 2011. Très vite rejoint par des « amateurs » comme l’acteur britannique Dominic Cooper, qui après des années de figuration sur grand écran (« FROM HELL ») ou à la télévision («Frères d’Armes » ou l'écourtée en plein vol « Jericho ») emporte, lui, le rôle du mentor convoité par Joaquim Phoenix ;  Robin McLeavy (vue dans le film « THE LOVED ONES » ou remarquée dans le nouveau western ferroviaire télévisé « Hell on Wheels ») qui de l’épouse du Président devient –pour ses quelques premiers jours de tournage- sa mère au profit de la scream-queen et petite cousine d’Ava Gardner, Mary Elizabeth Winstead,
qui aujourd’hui interprète la fille adulte du flic new-yorkais le plus poissard du monde : Lucy Genero-McLane, la fille du John McLane  de la saga « DIE HARD » (dans un quatrième opus existant déjà et un cinquième à venir).
Le figurant télévisé Jimmi Simpson (que, non, vous n’aurez pas vu dans les aventures animées de la famille de Springfield) et le second rôle cinématographique Anthony Mackie venant jouer les rôles des meilleurs amis du Président chasseur complètent ce casting effrayant d’inexpérience jusqu’à ce qu’en avril 2011, heureusement (ou non), l’acteur sur le retour (ou le déclin, selon vos avis) Rufus Sewell vienne trainer son regard particulier sur le plateau pour s’opposer comme le méchant vampire esclavagiste Adam.
Devenu célèbre avec son premier rôle de l’amnésique John Murdoch dans l’étrange et fantastique film « DARK CITY » d’Alex Proyas, Sewell a ensuite enchainé les seconds rôles avant de se reconvertir dans le petit écran (le premier rôle de « Eleventh Hour » et au sein de la distribution chorale des « Piliers de la Terre ») –sans parvenir aux unes des hebdomadaires TV comme Kiefer Sutherland, éternel Jack Bauer, l’homme sans vessie de « 24 Heures Chrono », à qui il donna la réplique dans « DARK CITY »…

Mais alors ? Qu’est-ce que ça vaut ?
Qu’a pu en tirer un réalisateur qui a perdu de sa maestria sombre et comique pour devenir producteur ou/et coproducteur en laissant faire un publicitaire russe qui aime à exhiber à l’écran ou réussir à faire croire qu’il a plus que les millions de ses dernières productions les plus américaines possibles pour adapter un impossible pitch qui mêle Histoire, horreur, complots, secrets et mensonges (d’Etat ou non) avec une distribution des plus amatrices et débutantes les moins attrayantes au monde ?

Ni film de l’année, ni blockbuster de l’été (même si après deux mois d’exploitation, le film a engrangé tout de même près de 75 millions), cet « ABRAHAM LINCOLN » peut se voir comme un divertissement sympathique qui tient son rôle dans un été avare en titres des plus bandant ou kiffant… à condition qu’on ne soit pas allergique au style hyper graphique et bâclé du réalisateur des « NIGHT WATCH », « DAY WATCH » et « WANTED , CHOISIS TON DESTIN» (avec Angelina Jolie et James McAvoy) et que vous ayez, peut-être, laissé votre cerveau à l’entrée de la salle.
Retenant et accentuant l’enfance pauvre de fermiers des parents Lincoln mais transformant surtout les raisons de la mère, alors qu’Abraham n’a que neuf ans, le scénariste Simon Kinberg associé au romancier Seth Grahame-Smith offrent au public les bases d’une chasse au vampire initiatique qui va permettre au réalisateur, Timur Bekmambetov, de mettre en scène une première demi-heure ou plus précisément première partie (initiatique, donc) de ses 105 minutes d’action fantastique assez resplendissante et intéressante, qui pourrait presque vous faire accrocher au film malgré quelques scories inévitables avec ces réalisations sous-stéroïdes virtuels gonflés aux FX numériques et archétypales de produits épileptiques (qu’aura peut-être accentué le travail du monteur William Hoy, qui a œuvré ces dernières années sur les films d’un autre réal’ hypergraphique et explosif tout autant décrié : l’américain Zack Snyder, « SUCKER PUNCH » et « WATCHMEN ») pensés ou non pour une post-3D… avant de rapidement (nous) saouler et voire de nous endormir en plein milieu du film (une seconde partie politique) pour tenter de réveiller –vainement ou non- l’attention des spectateurs qui n’auront pas quitté la salle avec une fin des plus explosives et pyrotechniques aux limites du grand nimportenawak ferroviaire (et que, sans spoiler, on n’a pas vu depuis le « PIEGE A GRANDE VITESSE » avec le Saumon Agile de Steven Seagal).
Et pourtant, malgré ces défauts énoncés et quelques grosses ficelles qui font d’un homme, quelque héros politique qu’il ait été, un super-héros kryptonien ou presque dans cette uchronie (argh ! La poursuite à travers le bétail chargeant qui voit le vampire balancer une vache de je-n’sais-combien-de-centaines-de-kilogs sur ce pauvre Abe… qui pourtant se relève, entre autres), j’avoue que, oui, je supporte plus facilement une « bouse » de cette qualité mais surtout de cette durée supportable que de gros blockbusters de tâcheron qui dépassent allégrement les deux heures pour frôler les trois pour soit ne rien savoir dire et vous en foutre plein la gueule (« BATTLESHIP ») soit trop vouloir en dire pour ne pas assez vous en offrir alors qu’un tel blabla scénaristique a déjà été l’élément négatif des deux premiers opus (« THE DARK KNIGHT RISES »).
Okay, le secret du mentor, Henry Sturges (Dominic Cooper qui dans son interprétation enivré de fêtard
vindicatif pourrait faire penser à un Robert Downey Jr. like s’éclatant en détective privé de Baker Street : ce qui serait une drôle de boucle pour celui qui a joué le père, Howard Stark, du second en Tony Stark de « IRON MAN » dans « CAPTAIN AMERICA ») peut être facilement éventé si vous ne l’avez déjà pas saisi ou lu dans un (autre) résumé, le film est un tel divertissement explosif décérébré –malgré une belle idée se référant au véritable Underground Railroad historique- qu’il m’aura fallu une dizaine de minutes pour me souvenir de la mort du vil vampire Adam (non, je ne spoile pas la fin : ne me faite pas croire que vous n’alliez pas voir venir une happy end… ou  presque) à la sortie de la salle et même si certains effets ne me semblaient pas obligatoires (la première confrontation contre Adam et Vadoma qui prend un filtre bleu ou ce chariot qui dérape comme une voiture de sport dans le précédent film du Kazakh « WANTED »), je me répète « ABRAHAM LINCOLN, CHASSEUR DE VAMPIRES » réussit son pari de divertissement estival. En attendant les sorties de la semaine suivante, comme le remake de « TOTAL RECALL » ?

Si vraiment vous aimez le cinéma, tout le cinéma, et ce au sens général et dans tous les genres, vous pourriez supporter cette adaptation qui permet à un inconnu de 29 ans aux faux-airs d’un jeune Liam Neeson de prendre les traits du président le plus admiré de l'histoire des States  (avec l’aide de six heures de maquillages prothésistes signés Greg Cannom et Will Huff) et de lancer –peut-être- sa carrière à venir. Même s’il ne sera pas dans une éventuelle suite cinématografric.
Ou vous préférerez attendre la fin de l’année (novembre pour les USA) ou l’année prochaine (pour le reste du monde ?) et le biopic du même Président par Steven Spielberg avec l’immense Daniel Day-Lewis qui délaissera lui la hache et les vampires pour le collier de barbe et le haut de forme…

 

 


 

La page IMDB (en français) du film

Vous pouvez maintenant aller piller l'argenterie de grand-mère avant d'aiguiser la hache de pépé ;)

 

 

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